En Vidéo aussi, quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup 

Publié le 10 Juin 2018

La vidéo c’est comme la photo: c’est, avant toute chose, une question d’optique. Pour que l’image soit nette il faudra que la luminosité soit suffisante et que le temps d’exposition ne soit pas trop long, et enfin que la cible filmée ne soit pas trop rapide ! En effet, méfions nous. La plupart des caméras fournissent une image de qualité quand on fait la démonstration en plein soleil ou avec suffisamment de lumière électrique. Malheureusement, Vandalisme, Vols, Tags  et Agressions ont souvent lieu en soirée, et nous ne pouvons laisser faire le hasard d’un réglage usine.

Comme pour un appareil photo, une caméra possède un Iris qui  filtre le trop plein de lumière. Plutôt fermé en journée il va s’ouvrir au maximum quand la luminosité va baisser en soirée.

Puis nous avons le diaphragme , appelé aussi shutter dont la vitesse d’obturation est appelé le temps d’exposition: en journée en pleine lumière, ce délais va être extrêmement rapide, de l’ordre de 1/10000 de seconde afin d’éviter la sur exposition. Enfin, il y a le Gain, qui dans une caméra est un amplificateur logiciel de signal permettant de faire apparaitre des détails ou des couleurs avec peu de luminosité.  Iris , Shutter et Gain travaillent de concert en mode automatique dans la plupart des caméras. C’est ce qu’on appelle l’AGC (Automatic Gain Control) et il marche particulièrement bien en journée, mais hélas moins bien la nuit dans la pénombre.

En soirée,  la luminosité baisse (de 1000 à 0 lux) ,  le temps d’exposition va s’allonger afin de faire rentrer plus de lumière vers le capteur.  C’est le moment à risque coté caméra, car si la cible visée se déplace rapidement ou lentement mais latéralement, il y a de grandes chances qu’un arrêt sur image se traduise par un joli flou artistique. Pas besoin donc, ni de loup ni de renard ni de belette. En parallèle, le gain amplifie le signal et génère des détails mais aussi du bruit et des parasites (pixels noir, blanc, gris) qui ont tendance à augmenter fortement les débits des flux vidéo.  Si on a bloqué les flux, la qualité elle se dégradera évidemment en proportion. Triple peine: une image inexploitable, une grosse bande passante et des enregistrements énormes…

Si la mission de la caméra est stratégique pour une identification de visage ou une lecture de plaque on pourra prendre les mesures préventives suivantes:  obliger la caméra à basculer plus tôt en noir et blanc et Infra rouge sur planning  horaire, commande CGI  ou sur cellule photo reliée par contact sec. On pourra aussi fournir une luminosité artificielle supérieure afin pouvoir bloquer le shutter à une valeur générant moins de flou ( 1/250 s part exemple en lecture de plaque) Notez aussi que le WDR (Wide Dynamic Range) et le DNR peuvent générer des lenteurs et du flou car ce sont des post traitements. Le WDR surtout qui va gérer le contrôle de l’exposition en prenant plusieurs shots avec différentes vitesse d’obturation pour fabriquer une seule image.  L’optimisation de la bascule préventive en noir et blanc et la désactivation du WDR ou du DNR, la limitation du Gain au minimum,  sont généralement intégrés dans les firmwares des caméras de lecture de plaque afin d’optimiser leurs performances…

Certains constructeurs ont lancé récemment des caméras avec des capteurs multiples (Couleur et Noir et blanc) permettant de fabriquer théoriquement des images en soirée à la fois nettes et contrastées en couleur, sans double prise de vue…  Je n’ai pas encore pu vérifier de visu ce point. Constructeurs: à vot’ bon coeur 🙂

Et comme le disait le vert Maître Yoda: « Si la nuit bien voir tu veux,  laisser l’AGC en mode automatique tu éviteras »

  « Le diable est donc bien dans les détails, là encore ….!  »

« Souriez vous êtes filmés »: les petites chroniques de la « Vidéo surveillance en s’amusant » balaient au gré de l’humeur du moment, quelques aspects régulièrement abordés en Vidéo surveillance sous un point de vue humoristique.