Article PSM sur la maintenance des équipements Vidéo

Publié le 10 Avr 2017

Extrait de PSM  dans la rubrique « Parole d’Expert », JDI a été sollicité sur la thématique « La maintenance des installations : parfois complexe et coûteuse ! »

MARC PICHAUD Cofondateur de Just Do IP, organisme de formation en vidéo IP
« LA MAINTENANCE VIDÉO AUJOURD’HUI NE S’IMPROVISE PAS ! »
« La généralisation du numérique et de l’IP nécessite de la part du technicien qui intervient dans le cadre de la maintenance des compétences précises et pointues. Il doit pouvoir être capable de gérer les compatibilités logicielles des firmwares (micro logiciels) des caméras avec ceux des NVR et VMS. IL devra parfois parfois downsizer ou “rétro-pédaler”. C’est-à-dire revenir en arrière d’une ou deux versions – quand c’est possible – pour préserver la compatibilité. Par ailleurs, avant l’installation de la caméra, le technicien doit prévenir le RSI du site et lui communiquer les nouvelles MAC adresses des caméras, afin de mettre à jour les switches. Sans cela, la caméra ne sera souvent pas reconnue sur le réseau. C’est pour cela notamment que l’on ne peut plus faire une livraison et une installation directe comme auparavant. De surcroît, comme tous les éléments interagissent, les réglages et mises à jour doivent également être faits sur l’enregistreur. Chaque opération se traduit, au final, par une sauvegarde des équipements actifs qui ont été modifiés (caméras, switches, postes serveurs, postes clients…). Et ces éléments devront théoriquement se retrouver dans le DOE et le dossier de suivi de site. Une stratégie minimum de sécurité IT doit être appliquée par l’intégrateur en collaboration avec la DSI du client. À noter enfin que le projet
de nouvel arrêté à paraître en juin 2017, pourrait rendre obligatoire des recommandations de l’ANSSI qui n’étaient jusqu’ici qu’optionnelles.
On le voit : la maintenance vidéo aujourd’hui ne s’improvise pas ! »

ANALOGIQUE/NUMÉRIQUE-IP : PAS LES MÊMES COMPÉTENCES
EN ANALOGIQUE, la maintenance est simple. Elle ne nécessite aucun paramétrage en dehors des masques, pas de sauvegarde, et requiert un nombre d’accessoires limité (par exemple,
un moniteur analogique). Les caméras sont interchangeablesd’une marque à l’autre. On peut se faire livrer sur site par le grossiste pour un montage immédiat. Les opérations de maintenance ne nécessitent qu’une simple nacelle et la qualification afférente. Les équipes intervenant sur les caméras peuvent le faire sans avoir la main sur les DVR. Le tableau des opérations de maintenance est souvent très simple : nacelle ou pas nacelle, fréquences d’intervention. Le DOE (dossier des ouvrages exécutés) est souvent aussi très léger.
EN MATIÈRE DE NUMÉRIQUE ET D’IP, outre les opérations de maintenance préventive (resserrage, nettoyage insectes et saletés), on doit effectuer des opérations de maintenance
correctrice qui nécessitent des connaissances informatiques, de sécurité et de réseaux de base. Il est impossible de monter une caméra avant pré-paramétrage, car c’est un ordinateur
et toutes les marques ne sont pas interchangeables. Certaines caméras ont même toujours des spécificités propriétaires qui les rendent complexes d’un point de vue maintenance. Une caméra
LAPI, thermique ou avec de l’analyse vidéo embarquée ne pourra être maintenue comme une caméra standard. Il faut restaurer la configuration préalablement sauvegardée (sous peine de perdre
15 mn à 1 heure de re-paramétrage par caméra). Le technicien doit restaurer ou mettre à jour la caméra, avec des utilitaires constructeurs adaptés, avec un PC « démilitarisé » en droits administrateur, et des accessoires adaptés : batterie, dérivateur, moniteur POE, injecteurs POE 15, 30, 60, 95 watts. Là encore, l’improvisation n’a plus sa place.